Histoire de Grandpuits
L’origine de Grandpuits est inconnue. Le nom de Grandpuits apparait pour la première fois en 1144. En 1185, le village est cité sous le nom de Leprosi de Grandi Puteo indiquant l’installation d’une léproserie. Jusqu’au XIIIe siècle on ne sait rien de l’histoire de cette localité.
En 1223, Robine de Rubelles dame du fief de Grandpuits approuve une donation, faite de la dîme de ce village, à l’abbaye du Jard près de Melun par Simon de Grandpuits et sa femme Béatrix[1].
En 1240 et 1243, Jehan de Monceau et Gilles de Grandpuits donnent quelques immeubles à l’église Notre-Dame de Melun, donation que Guillaume de Grandpuits approuve en tant que seigneur dominant.
Ce seigneur habitait dans un château à Grandpuits dont il restait au milieu du XIXe siècle quatre tours environnées d’un fossé. Une église a été depuis construite sur cet édifice.
Grandpuits a également possédé un couvent habité par des moines dont l’ordre n’est pas connu[2]. Ce couvent est devenu par la suite une ferme.
La présence de 2 grandes fermes, ferme de Châteaufort et ferme de La Salle, supposent l’existence de deux seigneuries.
En 1789, Grandpuits faisait partie du diocèse de Meaux, archidiaconé de Melun, généralité de Paris, élection de Rozay. On y comptait 41 feux et 100 communiants[2].
Après 1789, la population de Grandpuits n’a jamais dépassé 332 habitants descendant à 224 après les guerres du 1er Empire, et 227 après l’épidémie de choléra de 1832-1833. À partir de 1841 jusque 1888, elle varie de 307, 332 et 400.
Le 11 octobre 1793, la commune qui possédait 4 cloches en céda 3 pour fabriquer des canons. L’argenterie et les cuivres existant dans l’église de Grandpuits furent transportés à Melun le 10 novembre 1793. La croix du clocher fut descendue et remplacée par un bonnet de la Liberté et un oriflamme en tôle peint des trois couleurs[2].
Lors de l’invasion de la France en 1814 la commune fut particulièrement éprouvée en logeant de 90 000 à 100 000 soldats français ou étrangers.
Le 17 février 1814, fût le théâtre d’une partie du combat livré dans la plaine de Mormant entre les troupes française et les troupes russo-bavaroises. « Ayant été repoussé de Mormant par le général français Gérard, le général Pahlen, faisant former le carré à ses troupes reculait en perdant beaucoup de monde. Pour achever la victoire, Napoléon fit avancer le général Drouot avec 36 bouches à feu de la Garde. Pahlen était cependant près d’arriver à Grandpuits ou il espérait être secouru par l’avant-garde du général de Wrède qui occupait encore Nangis et dont la cavalerie était en avant de Bailly[3]. Mais un feu écrasant d’artillerie vint changer la retraite en déroute. Un bataillon qui tenta de se réfugier derrière le marais d’Ancœur (à 1 km de Grandpuits) fut cerné par nos dragons et forcé de mettre bas les armes »[4]
Le 21 octobre 1870[5] durant le siège de Paris, pendant la guerre de 1870, Grandpuits vit un combat assez sérieux engagé entre les francs-tireurs et les gardes nationaux, de Saint-Germain-Laval, d’Auxerre et Montereau, venant de cette dernière ville et un détachement de 300 prussiens. Un combat inégal s’engagea entre les miliciens Français armés de fusils à piston ou de chasse et les soldats de métiers armés de fusils modernes. Malgré la vaillance des Français, le feu vif et précis de l’ennemi joint à un renfort considérable qui ne tarda pas à arriver, mit en déroute les gardes nationaux. Plusieurs hommes furent tués de part et d’autre dans les fossés qui entouraient alors la ferme de La Salle, l’ancien couvent
Histoire de Bailly-Carrois
La commune de Bailly-Carrois a été formée de la fusion, des paroisses de Bailly et de Carrois en vertu d’un décret de l’Assemblée Constituante en date du 8 juillet 1791.
Son territoire appartenait à l’élection de Rozay, bailliage et coutumes de Melun, les deux paroisses dépendaient du diocèse de Sens, archidiaconé et doyenné de Melun.
Fiefs et seigneuries
Le territoire fut morcelé en nombreux fiefs[2].
La seigneurie principale était le Grand-Bailly. Ce fief, dont une ferme dépendait, appartint très longtemps à l’abbaye de Saint-Père de Melun qui avait droit de haute justice sur toute la paroisse. La ferme de Grand-Bailly fut créée, le 29 juin 1345, grâce à une donation faite par Guillaume de Flonteau, religieux de l’abbaye de Saint-Père.
Plusieurs autres petits fiefs dépendaient de l’abbaye de Saint-Père de Melun :
Le plus important était Bailly, qui appartenait également à l’abbaye de Saint-Père. Les droits de ce fief furent cédés et il fut réuni, en 1506, à la seigneurie de Nangis possédée par la maison de Vères. Marie, la fille unique de Jean de Vères, épousa le 16 avril 1507 Louis de Brichanteau lui apportant en dot, entre autres fiefs celui de Bailly. Leur descendance conservera la seigneurie jusqu’à la Révolution.
La petite ferme de Bailly, relevait aussi d’un fief possédé par l’abbaye bénédictine de Saint-Père. Les droits sont cédés, en 1250, à Guillaume de Cesson.
Le fief du Grand Courmignoust à la Moinerie.
Le fief de Périchois, ou Périchoy, qui appartenait au XVIIe siècle à Louis le Juge, écuyer, seigneur de Beauchery qui rendait hommage, en 1696, à l’abbaye du Jard. Son père Guillaume le Juge, conseiller et secrétaire du Roi l’avait acheté à Jean Chabré. En 1789, ce fief appartenait à François Vincent Guyot de Chemisot, conseiller d’état, maitre des requêtes et lieutenant du roi à Château-Thierry
Le fief des Loges de Bailly appartenant également à Louis le Juge, également acheté par Guillaume le Juge à Jean Chabré.
Le fief de la Fosse de Constance appartenait aux célestins de Marcoussis
Le fief de Carrois, dont le premier seigneur connu est Jean de Carroys qui épouse en 1230 la veuve de Regnault de Quiers. Il apparaît que le luthiste et compositeur Albert de Rippe ait obtenu de François Ier la terre et la seigneurie de Carrois, alors Carroys-en-Brie[6] voir article sur Albert de Rippe). En 1642, Claude du Moulin en est le seigneur. Le fief passe ensuite aux mains de la famille de Chanay puis à celle de la Barre par le mariage de Charles Jean Abel de La Barre, écuyer de Carrois, conseiller du roi en la cour des aides avec Élisabeth Geneviève Bouzitot de Chanay « haute et puissante dame de Carrois ». Leurs fils, Charles Joseph Abel de La Barre de Carrois, capitaine dans le corps royal d’artillerie vendit la terre le 20 janvier 1791 à messire Pierre Antoine Robert de Saint-Vincent, conseiller du roi en sa cour départementale.
Le fief de Nuisement qui relevait de l’abbaye Saint-Pierre de Chaumes-en-Brie
Le fief d’Auquez devenu fief d’Ancoeur[2], qui relevait également de l’abbaye de Chaumes. Le fief d’Ancœur était possédé en 1558 par Nicolas de Brichanteau seigneur de Beauvais et de Nangis qui avait assisté par procureur à la rédaction de la coutume de Melun en sa qualité de seigneur de Bailly et d’Ancoeur. À la fin du XVIIe siècle ce fief passe dans les mains de la famille Grassin puis aux Béthizy de Mormant.
À la Révolution, les fiefs et les noms des nobles ont diparu de Bailly-Carrois et les domaines ont été racheté :
Le domaine de Carrois a été adjugé, par l’administration du district de Melun le 19 ventose an II au sieur Vacheron. Les autres domaines ont également été vendus.
Village d’Ancœur
On a retrouvé au cours du XIXe siècle aux environs d’Ancœur et entre La Moinerie et Bailly, des vestiges de murs, routes, puits, tuiles faitières, etc. qui permet de croire qu’une partie du village d’Ancœur a été, autrefois, détruite. Il semblerait que cette destruction daterait de la guerre des Lorrains pendant laquelle toute la Brie fut mise à feu et à sang[2].
Hameau La Picardie
Ce hameau à pour origine une auberge dite La Picque hardie telle quelle était orthographiée dans les actes d’État civil de 1648. Une Pique était probablement une enseigne de cette auberge. Non loin de cette établissement il y avait un groupe de maisons appelé Mormaisons. Cette dénomination a disparu et le hameau s’est confondu avec La Picardie[2].
En 1809, la commune de Bailly-Carrois comprenait 64 hommes âgés de 17 à 65 ans servant dans la garde nationale[2].
Lors de la campagne de France de 1814 ainsi que lors de l’invasion de 1815, la commune de Bailly-Carrois fut détruite et pillée. Elle mit plus de vingt cinq ans pour sortir de la misère[2].
Pendant le siège de Paris, lors de la guerre de 1870, Bailly-Carrois fut occupée du 17 mars au 30 mai 1871 par les 1er et 3e escadrons de dragons puis du 4 au 9 juin 1871 par la 5e colonne du Train.
L’abbé Verger, assassin de Mgr Sibour, archevêque de Paris, fut curé de Bailly-Carrois en 1852.
Source WIKIPEDIA